Les indices S&P 500 et Nasdaq ont clôturé en nette progression pour la deuxième séance consécutive, portés par des chiffres d’inflation inférieurs aux prévisions et un regain d’optimisme après la trêve commerciale annoncée entre les États-Unis et la Chine. Le Dow Jones, en revanche, a terminé en baisse, plombé par la chute des actions de UnitedHealth.
La journée a été marquée par une légère hausse de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis, qui a progressé de 0,2 % en avril, contre une estimation de 0,3 % par les économistes. En comparaison, le mois de mars avait enregistré une baisse de 0,1 %. Sur douze mois, l’inflation s’établit à 2,3 %, contre 2,4 % sur la période précédente.
Cette publication a renforcé l’enthousiasme déjà perceptible depuis lundi, lorsque Washington et Pékin ont annoncé une suspension mutuelle des droits de douane, donnant un signal fort d’apaisement dans les relations commerciales. Carol Schleif, stratégiste chez BMO Private Wealth à Minneapolis, a salué cette dynamique : « Le CPI n’a rien montré d’inquiétant et la détente commerciale est passée d’un froid glacial à une douce journée printanière. »
La trêve temporaire de 90 jours arrive à point nommé pour permettre aux distributeurs d’anticiper les périodes de rentrée scolaire et de fêtes de fin d’année. Selon les détails de l’accord, les États-Unis réduiront provisoirement leurs surtaxes sur les importations chinoises, les ramenant de 145 % à 30 %, tandis que la Chine abaissera les siennes sur les produits américains de 125 % à 10 %.
Ce répit dans les tensions commerciales a amené plusieurs maisons de courtage à revoir à la baisse le risque de récession aux États-Unis. Parallèlement, les opérateurs de marché parient désormais sur un maintien des taux directeurs de la Réserve fédérale jusqu’en septembre, tout en anticipant deux baisses de 25 points de base d’ici la fin de l’année.
R. Burns McKinney, gestionnaire de portefeuille chez NFJ Investment Group à Dallas, estime que cette combinaison de signaux favorables donne à la Fed une plus grande marge de manœuvre pour se concentrer sur l’emploi, l’un des deux piliers de son mandat. « Si l’inflation reste contenue et que la politique commerciale gagne en stabilité, les banques centrales pourront relancer leur cycle de baisse de taux, non pas par crainte d’un affaiblissement économique, mais parce que les taux réels demeurent restrictifs. »
À la clôture, le Dow Jones a perdu 269,67 points, soit 0,64 %, à 42 140,43. Le S&P 500 a gagné 42,36 points, ou 0,72 %, pour atteindre 5 886,55. Le Nasdaq Composite a bondi de 301,74 points, soit 1,61 %, à 19 010,09.
Parmi les onze grands secteurs du S&P 500, six ont terminé dans le vert. La technologie a enregistré la plus forte progression avec une hausse de 2,25 %, tandis que la santé a subi le plus fort repli, cédant 2,97 %.
Depuis le 2 avril, date surnommée par certains « Jour de la Libération » après l’annonce des droits de douane réciproques par le président américain Donald Trump, le S&P 500 et le Nasdaq ont récupéré leurs pertes. La suspension des tarifs pour d’autres pays le 9 avril, accompagnée de solides résultats trimestriels et d’un accord commercial limité entre les États-Unis et le Royaume-Uni, a également contribué à soutenir les marchés.