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Hyundai navigue entre expansion aux États-Unis et accords salariaux en Inde

Le constructeur automobile sud-coréen Hyundai a récemment mis en lumière une stratégie à deux visages, marquée par d’ambitieux projets de croissance sur le marché américain, tout en faisant face à des défis sociaux majeurs, et par la conclusion d’un important accord social en Inde. Ces annonces dessinent le portrait d’un géant industriel en pleine mutation.

Une stratégie de croissance centrée sur les États-Unis

Lors d’une journée dédiée aux investisseurs organisée à New York – une première hors de Corée du Sud – le nouveau PDG José Muñoz a dévoilé des objectifs financiers révisés. Bien que la marge opérationnelle attendue pour 2025 soit légèrement revue à la baisse, passant de 7-8 % à 6-7 % en raison des droits de douane américains, Hyundai anticipe une augmentation de son chiffre d’affaires de 5 à 6 % pour l’année en cours.

Le constructeur, troisième mondial, a réaffirmé ses ambitions de croissance, visant des ventes annuelles de 5,55 millions de véhicules d’ici 2030, soit une hausse de près de 34 % par rapport aux 4,14 millions d’unités vendues l’an dernier. Pour y parvenir, les États-Unis sont considérés comme le « moteur de la croissance ». Un investissement massif de 26 milliards de dollars est prévu entre 2025 et 2028 pour y développer les opérations. L’objectif est de produire localement plus de 80 % des véhicules vendus sur le sol américain d’ici 2030, contre environ 40 % actuellement. « Il ne s’agit pas seulement d’atténuer les effets des tarifs douaniers, mais de construire l’écosystème de production le plus avancé et le plus efficace de l’industrie automobile », a précisé M. Muñoz.

Un revers majeur avec le raid de l’immigration en Géorgie

Cependant, cette stratégie d’expansion est assombrie par un événement survenu quelques semaines avant la réunion de New York. Une usine de batteries en Géorgie, gérée conjointement par Hyundai et LG Energy Solution, a fait l’objet d’un raid des services de l’immigration américains. L’opération, qualifiée par le Département de la Sécurité intérieure comme la plus grande jamais menée sur un site unique, a conduit à l’arrestation de 475 travailleurs, dont plus de 300 citoyens sud-coréens.

Selon les autorités américaines, cette intervention était motivée par des soupçons sur des visas et des statuts migratoires « illégaux ». Suite à des discussions entre Séoul et Washington, de nombreux travailleurs interpellés ont été rapatriés par un vol affrété, jetant une ombre sur les relations entre les deux pays et sur les projets du constructeur dans la région.

Pendant ce temps, un accord salarial conclu en Inde

Dans un contexte différent, la filiale indienne de Hyundai, Hyundai Motor India Limited (HMIL), a annoncé une nouvelle plus positive. Un accord salarial « mutuellement bénéfique » a été signé avec le principal syndicat de l’entreprise, le United Union of Hyundai Employees (UUHE). Cet accord pluriannuel, qui couvre la période du 1er avril 2024 au 31 mars 2027, garantit une augmentation de la rémunération globale des salariés.

L’accord prévoit une revalorisation salariale de 31 000 roupies par mois (environ 345 euros), qui sera échelonnée sur les trois ans. La répartition de cette augmentation se fera à hauteur de 55 % la première année, 25 % la deuxième et 20 % la troisième, assurant ainsi une stabilité sociale et une visibilité à long terme pour les employés de l’usine indienne.