Le marché des voitures d’occasion, notamment les transactions entre particuliers, s’est largement développé sur Internet. Avec l’arrivée de plateformes comme le Marketplace de Facebook, les acheteurs et vendeurs ont accès à une multitude d’offres. Cependant, cette expansion s’accompagne également d’une recrudescence des arnaques, de plus en plus sophistiquées. Voici comment les identifier et éviter de tomber dans leurs filets.
Un marché florissant, mais risqué
L’essor des plateformes de vente en ligne a facilité les transactions entre particuliers, mais a aussi donné lieu à de nouvelles fraudes. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la numérisation du marché de l’occasion n’a pas réduit le nombre d’arnaques. Entre 2012 et 2018, le nombre d’infractions liées à la vente de véhicules d’occasion a plus que doublé.
Parmi les escroqueries les plus courantes figure la fraude au compteur kilométrique, qui touche environ 600 000 voitures par an sur les 5,5 millions de véhicules d’occasion vendus en France. Cette pratique, bien que répandue depuis longtemps, s’est adaptée aux nouveaux canaux de vente en ligne.
Des stratagèmes bien rodés
Les escroqueries sur Internet sont souvent menées par des réseaux organisés qui conçoivent des stratégies redoutablement efficaces. Un des pièges classiques consiste à afficher des annonces de voitures à des prix irréalistes, parfois même inférieurs à cinq euros, ou prétendument gratuites. Mais en consultant la description complète, l’acheteur découvre que le prix réel est bien plus élevé, souvent en ligne avec la cote officielle du véhicule.
Si un vendeur adopte ce genre de stratégie trompeuse, il est probable qu’il emploie d’autres moyens pour piéger l’acheteur. Une première mesure de prudence consiste à consulter son profil. Sur Facebook, il est possible d’entrer en contact avec le vendeur via Messenger et de vérifier certaines informations. Un compte récemment créé ou dont la date de création coïncide avec celle de la publication de l’annonce doit susciter la méfiance.
De plus, si le vendeur refuse une conversation téléphonique et préfère uniquement échanger par e-mail ou SMS, c’est un autre signe d’alerte. Les fraudeurs évitent souvent les appels directs pour ne pas être identifiés.
Des réponses trop rapides et trop parfaites
Les escrocs soignent de plus en plus leurs stratagèmes. Autrefois, les fautes d’orthographe et les tournures maladroites étaient des indices de fraude. Aujourd’hui, ces messages sont bien rédigés et paraissent professionnels. Les explications sur les prix bas sont bien rodées : événement familial pressant, déménagement imminent, urgence médicale ou besoin de liquidité immédiate. L’objectif est d’instaurer un climat de confiance et de pousser à une décision rapide.
Un signe révélateur est la vitesse de réponse. Sur les plateformes de messagerie, les fraudeurs utilisent des textes préécrits qu’ils collent instantanément dans la conversation. Une réaction quasi immédiate, bien plus rapide que le temps nécessaire pour taper un message, doit éveiller les soupçons.
Des annonces aux caractéristiques suspectes
Les faux vendeurs partagent des annonces qui présentent souvent les mêmes anomalies :
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Des commentaires désactivés sur l’annonce.
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De nombreuses photos, mais aucune où l’on voit clairement la plaque d’immatriculation.
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Un nom de vendeur d’apparence européenne, souvent composé de deux noms de famille.
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Des véhicules affichés comme récemment mis en circulation avec une immatriculation qui correspond au modèle.
Les escrocs vont parfois jusqu’à fournir des informations réalistes pour rassurer l’acheteur, comme des dates de mise en circulation cohérentes avec le véhicule. Mais cela ne suffit pas à garantir l’authenticité de la vente.
Comment éviter les arnaques ?
Pour sécuriser une transaction, il est recommandé de :
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Privilégier une rencontre physique et voir le véhicule avant de finaliser l’achat.
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Demander les documents officiels du véhicule (carte grise, carnet d’entretien, contrôle technique récent).
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Éviter les paiements en ligne ou les avances avant d’avoir vu la voiture.
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Vérifier le profil du vendeur et ne pas hésiter à poser des questions techniques.
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Consulter des plateformes reconnues et méfier des prix trop attractifs.
En restant vigilant et en appliquant ces conseils, il est possible de limiter les risques et d’acheter un véhicule d’occasion en toute sécurité.