Kellanova et ADM viennent de dresser le bilan de deux années de collaboration réussie en faveur de l’agriculture régénératrice dans le sud-est des États-Unis. Ce programme, mené sur les campagnes agricoles 2023 et 2024, illustre l’engagement commun des deux entreprises pour la préservation des terres et le soutien aux agriculteurs. L’initiative a couvert environ 120 000 acres (près de 48 500 hectares) de cultures de coton, impliquant plus de 180 exploitations agricoles réparties en Alabama, en Floride et en Géorgie. En travaillant directement avec les agriculteurs, Kellanova et ADM les ont incités à adopter des pratiques régénératrices, telles que l’implantation de cultures de couverture et la réduction du travail du sol, afin d’améliorer la santé des sols et de protéger les ressources naturelles.
Des résultats concrets pour l’environnement
Les bénéfices environnementaux de ce programme sont significatifs. Grâce à une gestion optimisée des engrais, du carburant et des intrants, les agriculteurs participants ont permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 16 000 tonnes en 2024. De plus, les modélisations estiment que 42 000 tonnes de carbone ont été séquestrées dans les sols. Cette performance remarquable équivaut au retrait de plus de 13 000 voitures à essence de la circulation pendant un an. Le programme a également démontré son impact positif sur la biodiversité, les exploitations agricoles obtenant un score de 85 % sur l’indice de potentiel d’habitat, ce qui indique une maximisation des opportunités pour la faune et la flore locales.
Améliorer les conditions de vie et la résilience des agriculteurs
« Nos efforts en matière d’agriculture régénératrice à travers le monde soutiennent les moyens de subsistance des agriculteurs, renforcent la résilience des chaînes d’approvisionnement mondiales et créent de la valeur pour nos clients comme pour ADM », a déclaré John Grossmann, président de la division nord-américaine des oléagineux et des céréales chez ADM. Une part importante du programme, soit 15 000 acres, est cultivée par des membres du National Black Growers Council (NBGC), une organisation dédiée à l’amélioration de la productivité et de la durabilité des exploitations gérées par des agriculteurs noirs. « Notre succès dépend de la santé des cultures et de ceux qui les font pousser », a ajouté Manuel Lopez-Portillo, vice-président de la chaîne d’approvisionnement nord-américaine chez Kellanova. « C’est pourquoi nous collaborons avec des partenaires experts comme ADM pour construire des chaînes de valeur durables. » Emmanuel Bankston, gestionnaire chez ADM et lui-même agriculteur, accompagne les participants sur le terrain, partageant son expérience pour les aider à surmonter les défis liés à la météo ou aux prix des intrants.
Un soutien politique crucial : l’enjeu du Farm Bill
Cependant, le succès de telles initiatives locales dépend largement d’un cadre politique national stable. Aux États-Unis, ce cadre est défini par le Farm Bill, une loi agricole majeure qui régit non seulement la production alimentaire et les aides nutritionnelles, mais aussi des programmes de conservation essentiels. Cette législation est fondamentale pour la protection des habitats naturels, l’amélioration de la qualité de l’eau et la promotion de paysages durables, offrant une bouée de sauvetage pour la faune et la flore.
Une législation en suspens et des programmes menacés
Malgré son importance capitale, le Farm Bill de 2018 a expiré et n’a survécu que grâce à des prolongations annuelles. Le Congrès approche à nouveau d’une date butoir, fixée au 30 septembre, qui menace des programmes clés comme le Conservation Reserve Program, un outil essentiel pour la conservation des terres. Face à cette impasse, des mesures budgétaires ont été utilisées pour financer certains programmes, mais cette approche partisane ne permet pas de réformes de fond et fragilise la pérennité des investissements.
L’appel des organisations à une action parlementaire
C’est dans ce contexte que le Theodore Roosevelt Conservation Partnership (TRCP), aux côtés de centaines d’autres organisations agricoles et environnementales, a récemment adressé une lettre aux dirigeants du Congrès. Ils les exhortent à faire du développement et de l’adoption d’un Farm Bill complet, bipartisan et quinquennal une priorité absolue. « Une bonne conservation des terres agricoles et forestières se traduit directement par l’amélioration des habitats et l’augmentation des populations de poissons et d’animaux sauvages », a souligné Aaron Field, directeur au TRCP. « Sans un Farm Bill complet de cinq ans, nous risquons de perdre des outils de conservation vitaux. Il est temps que le Congrès agisse. »